LES ETHNIES
LAO
Sommaire :
Le gouvernement préfère une répartition en trois groupes qui englobe les Lao Thaï dans le groupe des Lao Loum. Le pourcentage ainsi obtenu selon le résultat de recensement de 1995 est le suivant: Lao Loum 60%, Lao Theung 23% et Lao Soung 17%. Ces trois groupes sont représentés, en costume national, au verso des billets de 1 000 K, dans l'ordre suivant (de gauche à droite) : Lao Soung, Lao Loum et Lao Theung.
Que recouvrent ces catégories ? Il existe officiellement 68 familles ethniques classés selon divers facteurs (langue, histoire, religion, coutumes, etc.). Différencier ces groupes suivant le seul critère de l'altitude de leur village frise le ridicule, surtout quand on sait combien de tribus se sont vues "invitées" à descendre en plaine depuis 1975.
Les Lao Loum ont toujours mené une vie sédentaire reposant sur une économie de subsistance fournie par la culture des rizières inondées (leur variété préférée étant le khao niao ou riz gluant). Comme tous les Austro-thaï, les Lao étaient à l'origine animistes, mais ils ont adopté le bouddhisme Theravada au milieu du premier millénaire de notre ère. La distinction entre Lao et Thaï est relativement récente, d'autant plus que 80% des Lao (ceux qui parlent une langue reconnue comme un dialecte lao) se trouvent aujourd'hui dans le nord-est de la Thailande. Même ceux qui vivent au Laos appellent Thaï différents groupes de Lao Loum comme, par exemple, les Thaï Luang Prabang (Lao de Luang Prabang), les Thaï Pakse (de Pakse), les Thaï Taï (du sud du Laos) et les Thaï Neua (du nord du Laos, ce qui prête à confusion car les universitaires désignent par ce nom une tribu thaï).
Les Lao Thaï cultivent aussi bien le riz de plaine irriguée que le riz de colline. Certains pratiquent encore l'essartage. La plupart d'entre eux ont refusé de se convertir au bouddhisme ou au christianisme, préférant conserver le culte des esprits. Pour marquer la différence entre les Thaï siamois et les autres groupes austro-thaï, quelques spécialistes lao anglophones utilisent l'orthographe "Tai" qui les recouvre tous.
Depuis son arrivée au Laos (XIè et XIIIè siècle), les Lao loum ont toujours eu une position dominante. Ils se sont installés dans les plaines cultivables le long des fleuves. Une grande partie du pouvoir politique , de l'armée et de l'administration est composée de Thaïs-lao ou Lao, bien que le gouvernement s'attache à une intégration des minorités nationales.
Du fait de leur situation géographique et leur isolation, les groupes ethniques minoritaires n'ont que peu d'accès à la scolarisation et donc le pourcentage d'analphabétisation est encore très élévé. Ceci explique une partie de leur faible intégration.
Les Khamu, les Htin et les Lamet se servent peu d'outils
métalliques. La plupart des Khamu dont on dénombre huit
sous-groupes sont originaires du district chinois de Xishuangbanna (Sipsong
panna en lao), dans la province du Yunnan ; ils sont aujourd'hui
présents dans les neuf provinces du Nord. Pratiquant
généralement la culture sur brûlis, ils vivent du riz des
collines, du café, du tabac et du coton. Leurs villages sont
installés près des cours d'eau supérieurs. Leurs maisons
sont posées à même le sol, comme celles des Hmong, mais les
toits sont soutenus par des poutres croisées, similaires aux kalaen du
nord de la Thailande (localement appelés kapkilaak).
De tradition animiste, la plupart de ceux qui vivent à proximité
des Lao se sont toutefois convertis au bouddhisme Theravada et quelques-uns
sont chrétiens. De nombreux Khamu croient que le corps abrite entre 30
et 300 esprits. Même le riz en contient plusieurs, qui sont
associés et célébrés cérémonieusement
lors du rituel annuel du sou khouan khao, fête basi spécialement
dédiée au riz.
Les Htin (prononcer "Tin"), très nombreux dans la province
de Sayaboury, vivent de la chasse, de l'élevage et de quelques cultures.
Le métal étant tabou dans leur culture, pratiquement tous les
objets quotidiens sont fabriqués à partir de bambou. Les Htin se
désignent sous le nom de Phai alors que la plupart des Lao les appellent
Kha Phai.
Les Htin et les Khamu parlent des langues très proches et ils auraient
été présents au Laos avant l'installation des Lao Loum et
des tribus thaï ou lao soung.
Les autres tributs classées dans ce groupe sont: Ta hoy, Lavé, Lavèn, Nha heun, Nfè, Ta rieng, Alak, Katan, Tariéou, Phou, Ka sèng, Kui, Katu etc..
Les Lao theung sont les premiers habitants du pays. Leurs tributs sont éparpillées dans tout le pays. Ils n'ont pas d'écriture et sont engénéral animistes. Refoulés par les Lao sur les hauteurs et les terres inhospitalières, leur survie reste difficile. Ils pratiquent la culture sur brûlis et des cueillettes. Depuis quelques années, les autorités lao essayent de les persuader de descendre dans la vallée pour qu'ils cultivent le riz en rizières.
Les jeunes Hmongs pendant leur fête traditionnelle.
Les Mien (ou lu Mien, Yao ou Man) forment le second plus grand groupe. On en dénombre de 30 000 à 50 000, vivant principalement dans les provinces de Luang Nam Tha, Luang Prabang, Bokeo, Oudomxai et Phongsaly. Si les Mien et les Hmong partagent de nombreuses caractéristiques, ils se marient rarement entre eux. Les deux groupes sont principalement animistes. Les Mien cultivent également le pavot. Les Hmong ont été choisis et entraînés par la CIA pour servir le gouvernement royal sous les ordres du général Vang Pao dans les années 60 et 70. De très nombreux Hmong et Mien ont quitté le pays après la révolution de 1975. Bon nombre d'entre eux ont suivi l'exemple de Vang Pao, installé en Californie. Selon les estimations, 50 000 Hmong vivent actuellement aux Etats-Unis, 8 000 dans d'autres pays. Approximativement 2 000 émigrés sont rentrés au Laos depuis 1991. Parmi les plus petites tribus d'origine tibéto-birmane, citons les Lisu, les Lahu, les Lolo, les Akha et les Phu Noi. Ces derniers sont parfois regroupés sous la désignation Lao Theung car, bien qu'occupant les montagnes du Nord, comme les Hmong et les Mien, ils vivent à des alti-tudes légèrement inférieures.
Les autres ethnies comme les Yao, Ho, Lolo, Mouseu, Lenten, Ko fait partie de ce groupe. Ils ne possèdent pas décriture et se servent d'idéogrammes chinois. Leur système social accorde une très grande place aux chamans, personnes capables de communiquer avec l'au-delà. Certains d'entre eux croient à la réincarnation avec changement de sexe.
A Vientiane, on dénombre également un petit nombre d'indiens du Nord et de Pakistanais, tailleurs et marchands de tissu pour la plupart. Cette communauté semble constituer une grande partie du personnel des Nations unies (avec les Bengalis et les Birmans). Le Sud du pays accueille un certain nombre de Cambodgiens, généralement employés comme routiers ou passeurs au service des échanges licites et illicites entre le Laos, le Cambodge et la Thailande. Certains membres cambodgiens des comités régionaux, à l'instar de la commission du Mékong, vivent également à Vientiane. Une communauté vietnamienne, principalement composée de commerçants et d'hommes d'affaires, est par ailleurs installée dans les provinces frontalières ainsi qu'à Vientiane, Savannakhet et Pakse.